Noces de sang

Création 2015

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L’histoire

Maintenant qu’il a réuni de bonnes terres, le jeune fiancé est prêt pour le mariage. Malgré les réticences de sa mère qui voit partir de sa maison le seul fils qui lui reste, la noce est fixée avec le père de sa promise. La cérémonie achevée et tandis que la fête bat son plein, la mariée est introuvable. Elle vient de s’enfuir avec son ancien fiancé, Léonard.

En pleine nuit, le marié part à leur recherche, mais c’est la jeune femme qui reviendra seule, couverte du sang des deux hommes.

Notes de mise en scène par Daniel San Pedro

Une trilogie rurale. Les trois derniers drames de Lorca.

Ecrite en 1932, Noces de sang, est le premier volet d’une trilogie de drames qui se déroulent à la campagne. Suivront, Yerma, écrite en 1934, puis La Maison de Bernarda Alba, achevée l’année de sa mort en 1936.

Tragédies populaires peuplées de fleurs, de couteaux, de chants et de sang, ces drames trouvent leurs sources dans des faits divers survenus en Andalousie au début du XXème siècle.

Bien que cette trilogie nous raconte trois histoires différentes, on peut y voir une vraie chronologie dans le drame. C’est la raison pour laquelle il m’est apparu évident de créer Noces de sang, après avoir monté Yerma. J’ai décidé ainsi de remonter le cours du temps, de chercher a comprendre le point de départ de ces tragédies.

Le fil rouge de ces trois pièces est la frustration et l’amour impossible.

Dans Noces de Sang, la difficulté à aimer et la frustration sexuelle laisseront deux cadavres, le jeune épousé et l’ancien fiancé, morts avant même d’avoir pu goûter à l’amour tant désiré. Face à eux, la jeune mariée, encore vierge se retrouvera veuve le jour même de ses noces.

Dans Yerma, Jean et Yerma vont, après deux ans de mariage, lutter pour sauver leur couple. Yerma va espérer faire naître un enfant, mais leur amour stérile va les mener à la mort.

Dans La Maison de Bernarda Alba, enfin, l’enfermement et le deuil imposés par Bernarda à ses filles, provoquent une telle frustration, que l’homme absent devient un fantasme sexuel libérateur. Là encore une mort violente achèvera cette histoire.

Lorca

Mettre en scène le théâtre de Lorca implique de se plonger de manière précise dans sa biographie. Ce n’est, en effet, qu’en s’attachant à la vie et à la personnalité du poète assassiné que l’on peut comprendre le fondement intrinsèque de son œuvre dramatique : les mécanismes et les conséquences de la frustration. L’homosexualité de Lorca était connue et il lui est même arrivé de se faire insulter tandis qu’il venait saluer à l’issue d’une représentation d’une de ses pièces. La frustration dont il a souffert n’est donc pas le simple fait de la clandestinité à laquelle il a été souvent contraint. Elle est davantage liée à la conscience du poète de son impossibilité à pouvoir construire une véritable vie de couple. Le refoulement physique parfois forcé ne vient que s’adjoindre au renoncement de la vie à deux.

Un drame moderne

Lorca ne nous parle pas d’un fait-divers. Il nous met face à notre propre besoin d’amour. C’est l’universalité de ce propos qui m’a conduit à choisir de situer ce drame dans une esthétique plus contemporaine. Il me semble important de sortir l’œuvre de Lorca de l’image folklorique dans laquelle elle est souvent cantonnée. Les personnages n’ont rien de danseurs de flamenco au regard noir et à la silhouette cambrée. Réduire le théâtre de Lorca à une espagnolade convenue, c’est non seulement en simplifier la charge esthétique et poétique, mais c’est également en affaiblir considérablement le propos dramatique.

La scénographie

L’idée est de pouvoir jouer Noces de Sang et Yerma, dans la continuité et dans la même scénographie. Boite plantée au milieu de nulle part, lieu de vie et de rencontres pour les gens de ce village, qui viennent y bruler leurs ailes comme des insectes attirée par la lumière, cette boite, qui traverse le temps et attire le malheur, va être le témoin de ces deux drames. Elle en devient le personnage principal.

Contrairement à Yerma, le décor n’est pas un lieu de travail mais un lieu de vie.

Il accueille successivement les trois familles des protagonistes : celle du fiancé, celle de Léonard et celle de la fiancée. Il est le théâtre de la noce, avant de s’effacer, la nuit du drame et de prendre, à la lumière de la pleine lune, une forme fantomatique.

L’équipe

Traduction, adaptation et mise en scène : Daniel San Pedro
Assistante à la mise en scène : Frédérique Plain
Musique : Pascal Sangla
Costumes : Caroline De Vivaise
Lumières : Bertrand Couderc
Scénographie : Karin Serres
Réalisation sonore : Jean Luc Ristord

Avec :
La Mère du Fiancé : Nada Strancar
Le Fiancé : Clément Hervieu-Léger de la Comédie Française
La Fiancée : Zita Hanrot
(Zita Hanrot a obtenu le césar du Meilleur Espoir Féminin 2016 pour son rôle dans Fatima.)
Léonard : Stanley Weber
La Femme de Léonard: Yaël Elhadad
La Belle-Mère de Léonard: Martine Vandeville
La Voisine : Aymeline Alix
Le Père de la fiancée : Christian Cloarec
Le Voisin : Luca Besse

Production : La Compagnie des Petits Champs

La Compagnie des Petits Champs est conventionnée par la DRAC Normandie – Ministère de la Culture et de la Communication et reçoit le soutien de la Région Normandie, du Département de l’Eure, et de l’Odia-Normandie.

Coproduction : Châteauvallon-Scène Nationale, Le Rayon Vert-scène conventionnée – Saint Valery en Caux, Comédie de Picardie, Théâtre de Suresnes Jean Vilar

avec la participation artistique du Jeune théâtre national et le soutien de l’ADAMI

L’Adami, société des artistes-interprètes, gère et développe leurs droits en France et dans le monde pour une plus juste rémunération de leur talent. Elle les accompagne également par ses aides financières aux projets artistiques.

Revue de presse

« Daniel San Pedro tourne le dos aux clichés et signe une mise en scène originale et sensible. On soulignera la performance de Zita Hanrot qui incarne une fiancée d’une beauté douloureuse et au jeu incandescent » — LA PROVENCE

« Une nouvelle fois, Daniel San Pedro nous fascine avec un spectacle fort où tout concourt à la réussite générale. Tout forme un ensemble aussi cohérent qu’impressionnant. » — FROGGY’S DELIGHT

« Un bel engagement d’une distribution dominée par la fragilité farouche et fière de Clément Hervieu-Léger et la présence tragique et déchirée de Nada Strancar qui donnent à ces amours impossible à démesure de la tragédie. » — THEATRE EN NORMANDIE